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Restauration des outils.
Remettre en état des outils anciens pour les utiliser c'est un état d'esprit, une philosophie. Ça fait partie intégrante de la démarche qui est de découvrir le travail du bois avec des outils manuels. Ce sentiment de remettre en vie un outil quelquefois malmené ou tout simplement oublié est un vrai plaisir qui a de nombreux avantages, mais, on va le voir, demande aussi du savoir faire et de l'expérience. Faisons le tour de la question :
- Le choix de l'outil est primordial, inutile de consacrer ses efforts à un outil irrécupérable, de mauvaise qualité. Il faut apprendre à connaître les marques intéressantes, enrichir sa culture, élargir son périmètre de prospection pour dénicher la perle rare.
L'expérience permet d'évaluer si l'aspect peu engageant est simplement du au manque de soin ou annonce des dégradations impossibles à réparer. Il y a la question du prix, mais en général l'outil ancien de qualité est moins cher que son équivalent en neuf. Par contre il ne faut pas rentrer dans le marché des collectionneurs et se méfier des outils vendus restaurés. Les meilleures affaires c'est des outils avec des manques, des manches cassés, des dentitions catastrophiques ou encore pas du tout à la mode. Mais on peut avoir de très bonnes surprises aussi !
- Une fois l'outil acquis on va le nettoyer. Il ne s'agit en aucun cas d'en faire du neuf ou presque neuf, ce que malheureusement on voit souvent. Personnellement j'utilise l'alcool ou le white spirit avec des abrasifs très légers, grain 400 puis 600 ou 800, de la laine d'acier 000.
A ce stade on va aussi faire connaissance, voir les traces d'usage, découvrir les noms des anciens propriétaires et quelquefois une estampille ignorée jusque là. J'essaie aussi d'aller plus loin, de dater l'outil et trouver l'histoire de la marque. J'ai été jusqu'à trouver la tombe d'un coutelier et fabriquant de l'une de mes lames de scie!
Le nettoyage nous fera découvrir un peu plus de l’histoire ou l’origine de l’outil. Comme ici sur des vastringues en bois, « Buck » ou « Marples » et les marques identiques sur les bois et les fers qui permettaient aux dames de l’atelier de vernissage d’associer fer et bois, les couples étant indissociables.
- Ensuite on va rendre l'outil complètement fonctionnel, lui redonner un manche ou une poignée, trouver les pièces manquantes si nécessaire, avoyer, affûter. En respectant toujours les caractéristiques d'origine de l'outil, formes et matériaux.
La restauration d'outils a de nombreux avantages, le prix bien sûr, compte tenu de la qualité qu'on obtient. La découverte de petites traces d'usage qui vont nous révéler la manière dont les outils ont été utilisés et entretenus, une vraie transmission de savoir. L'acquisition d'une vraie dextérité, car mettre un coup de lime sur du neuf ou refaire complètement la denture d'une vieille scie c'est pas la même chose !